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Libération

Le jour où la Chine s’interrogea sur l’atome

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Avec 27 réacteurs en chantier, le pays doute de la sécurité de son programme.
publié le 18 mars 2011 à 0h00

Le gouvernement chinois fait-il marche arrière sur l’atome ? L’enjeu est de taille pour un pays qui est en train de mettre en chantier 27 réacteurs, soit 40% des centrales nucléaires en construction dans le monde, et qui prévoit d’en bâtir 50 de plus dans les années à venir.

A la lumière des événements japonais, un porte-parole du gouvernement chinois a en effet annoncé, hier, la «suspension momentanée» du processus d'approbation des projets de centrales nucléaire, «y compris ceux qui ont commencé les travaux préliminaires». De nouvelles mesures de sûreté doivent être élaborées, et les centrales devront s'y conformer. «La sécurité est notre priorité», a assuré un officiel du Conseil d'Etat. «Il est risqué de mettre en chantier tant de centrales à la fois», explique l'expert Yang Fuqiang.

Le rythme effréné de construction du parc nucléaire chinois épouvante nombre de spécialistes depuis déjà plusieurs années. «Si nous ne faisons pas davantage attention à un moment où le secteur nucléaire connaît une expansion ultrarapide, mettait en garde l'an dernier Li Ganjie, directeur de l'Administration de sécurité nucléaire, la qualité de la construction des centrales va s'en ressentir ainsi que la sécurité de leur fonctionnement.» «S'il se produit un accident en Chine, estime encore Yang Fuqiang, ce sera plus grave qu'au Japon, car les réacteurs sont bâtis beaucoup plus près des populations.»

Autre risque potentiel, l