Le forcing diplomatique des autorités françaises a payé. Apparement isolée, avec la Grande-Bretagne, il y a encore deux jours, la France a finalement réussi hier soir à faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution autorisant «les Etats membres […] à prendre toutes les mesures nécessaires […] pour protéger les civils et les zones peuplées de civils sous la menace d'attaques» de la part du régime libyen. Et à faire aboutir sa volonté de clouer au sol l'aviation de Kadhafi pour empêcher l'écrasement de l'insurrection.
Palette. «Ce texte permet une action directe, immédiate et sans double clé», précise un diplomate français. Il évoque l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, mais offre aussi une plus large palette d'actions militaires à l'exception d'un déploiement au sol. Une «coalition de volontaires», car l'Otan est divisée. En clair les forces françaises et britanniques, avec l'appui américain et la participation symbolique du Qatar et des Emirats arabes unis, pourront mener des frappes dans les heures suivant l'adoption du texte par le Conseil de sécurité. La Russie a décidé de s'abstenir après que la résolution a intégré un appel à un cessez-le-feu immédiat. Pékin s'est également abstenu. «Il y a un accord général et nous avons le sentiment qu'il faut agir», a reconnu l'ambassadeur chinois. «Il va de soi que, compte tenu de l'urgence de la situation, la résolution doit être mise en œuvre ra