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Libération

En Europe, l’Allemagne cultive ses différends

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Le refus de Berlin de s’associer à l’opération ajoute un nouveau sujet de désaccord avec Paris.
publié le 19 mars 2011 à 0h00

«L'Allemagne laisse tomber ses partenaires…» Le magazine Der Spiegel résume sur son site internet l'étonnement d'une partie de la presse et de l'opinion allemande de voir Berlin «figurer dans le camp de la Russie et de la Chine» plutôt que du côté de ses alliés traditionnels sur le dossier libyen.

A dix jours d'importantes élections régionales dans le Bade-Wurtemberg, Angela Merkel a préféré s'abstenir lors du vote de New York, évoquant, pour apaiser la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la possibilité d'envoyer prochainement des avions d'observation Awacs en Afghanistan pour «soulager» l'Otan en Libye. Le Bundestag pourrait être appelé dès la semaine prochaine à se prononcer sur le sujet.

«Le dossier libyen est une preuve de plus que le couple franco-allemand ne fonctionne pas bien», tranche Henning Riecke, de la Société allemande de politique étrangère (DGAP). Les couacs s'étaient multipliés au cours des derniers mois : Sarkozy avait irrité les Allemands avec l'Union pour la Méditerranée, puis de nouveau en reconnaissant le gouvernement d'opposition libyen (les Allemands rappellent que, en droit international, on ne peut pas reconnaître un gouvernement, mais un pays), et les deux pays s'opposent sur la stratégie énergétique à soutenir en Afrique du Nord : l'Allemagne mise sur le projet solaire Desertec dans le Sahara, la France sur le nucléaire.

«L'abstention allemande était doublement prévisible, estime Claire