On ne parle que de lui au Caire. À chaque coin de rue, à chaque terrasse de café, sur n'importe quel profil Facebook, le référendum sur les amendements constitutionnels, premier scrutin depuis la chute de Hosni Moubarak, le 11 février, fait causer, lire et écrire. «Quelle qu'en soit l'issue, c'est un grand moment dans l'histoire du pays. Pour la première fois, nous ne connaissons pas à l'avance le résultat du scrutin, contrairement à l'époque de Moubarak où nous savions qu'il obtiendrait 99,99% des voix» : ce message Facebook du groupe Khaled Saïd, l'un des mouvements d'activistes à l'origine du soulèvement égyptien, reflète bien l'enthousiasme pour ce premier et inédit exercice démocratique.
Garanties. 45 millions d'électeurs sont attendus ce samedi dans environ 15 000 bureaux de vote. Soucieuse de montrer sa volonté de transparence et de se démarquer de l'ère Moubarak et des fraudes qui ont entaché ses trente ans de pouvoir, l'armée a donné des garanties. 17 000 juges sont chargés de superviser le scrutin. La porte est aussi grande ouverte aux ONG et aux journalistes.
Les Egyptiens doivent se prononcer sur la modification de neuf articles de la Constitution. Conformément aux demandes des révolutionnaires, les amendements, rédigés par une commission de juristes nommés par l’armée, limitent la durée d’exercice du pouvoir présidentiel à deux mandats de quatre ans. Ils ouvrent le jeu politique en facilitant les modalités de candidature pour les membres