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Libération

Le nord du Japon, terre de tsunamis

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Points de vue et cartes du monde avec les Editions Autrement
par Philippe Pelletier, Université Lyon 2, UMR 5600 Environnement, Ville, Société. Carte réactualisée par Jules Grandin.
publié le 19 mars 2011 à 0h00

Il est crucial de replacer la question du tsunami dans l'espace-temps. Les Japonais la connaissent depuis longtemps. Ce sont même eux qui ont inventé le mot. Dès le 9 mars, un séisme important est signalé au large du Tôhoku. Le 10 mars, après un autre séisme dans la même zone, les services de surveillance se placent en alerte, et la Japan Meteorological Agency annonce «une semaine de vigilance». Le lendemain, dès la grande secousse du 11 mars, l'alerte au tsunami est immédiatement déclenchée sur les zones côtières concernées, par sirènes et haut-parleurs, outre les médias. Les habitants disposent d'une demi-heure pour réagir, et se réfugient en masse sur les hauteurs. Leur réactivité explique le relativement faible nombre de morts dans cette région, au vu des chiffres fiables dont on dispose actuellement (2 500 morts et disparus dans le département de Miyagi, 1 200 dans celui d'Iwate selon le Secrétariat d'Etat à la police le 15 mars à 18 h 30, heure locale, mais ce chiffre va s'alourdir).

Le littoral oriental du Tôhoku, singulièrement la partie du Sanriku qui est la plus avancée du Japon dans l'océan Pacifique, est très exposé aux tsunamis. Celui de 1896 - survenant une quarantaine de minutes après un séisme de magnitude 7,6 - provoque 27 122 morts. Dans le bourg de Yoshihama, la vague atteint 24 mètres. Celui du 3 mars 1933 (magnitude 8, épicentre à 250 kilomètres au large) provoque 3 008 morts. Celui du Chili, dont se souviennent de nombreux habitants, provoque 14