Si on laissait faire Kadhafi, «il commettrait encore des atrocités contre son propre peuple», «toute la région pourrait être déstabilisée», a expliqué Barack Obama dans une déclaration solennelle à la Maison Blanche vendredi, pour justifier son ralliement à une solution militaire. Les Etats-Unis n'agiront «pas seuls», a aussi souligné le Président, mais «au sein d'une coalition internationale».
Il y a quelques jours encore, cet engagement américain paraissait loin d'être acquis. Du Pentagone à la Maison Blanche, l'administration Obama répétait tant et si bien «examiner toutes les options» qu'elle semblait décidée à ne rien faire du tout. «Ce qui est sûr, c'est que la Libye n'était pas spontanément en tête des priorités américaines dans la région, rappelle un diplomate européen à Washington. La Libye venait en numéro 2 ou 3, après ce qui se passait dans d'autres pays comme l'Egypte ou le Bahreïn.» A l'heure où leur allié saoudien veut écraser la contestation chiite au Bahreïn, il est d'ailleurs un peu délicat pour les Etats-Unis de se poser en défenseur des opprimés du monde arabe. Les diplomates français, qui revendiquent «un rôle moteur» sur le dossier libyen, parlent d'une «maturation» progressive de la position américaine ces derniers jours.
«Crédibilité». Le Pentagone était le plus réticent à «ajouter une troisième intervention américaine [après l'Afghanistan et l'Irak, ndlr]