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Libération
Analyse

Ligue arabe : un ralliement payé au prix fort

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Les manifestants de Bahreïn et du Yémen sont les grands perdants de l’engagement des pays du Golfe.
publié le 19 mars 2011 à 0h00

Si l’intervention en Libye a pour but de protéger les populations civiles libyennes, elle risque fort, en même temps, de déchaîner la répression contre les révoltes démocratiques au Bahreïn et au Yémen. Car le soutien de la Ligue arabe à l’opération militaire, engagée par la résolution 1973, a évidemment un prix. Exorbitant. Les régimes en place dans ces deux pays, ainsi que l’Arabie Saoudite, le grand parrain régional, auront désormais les mains libres pour mater les rébellions en cours, les condamnations des pays occidentaux n’étant plus que de pure forme.

La preuve est déjà faite : plus de 46 personnes ont été tuées et 200 autres blessées vendredi à Sanaa par des tirs des partisans du régime contre une manifestation pacifique de l’opposition, soit un nombre de décès sans précédent depuis le début de l’agitation dans ce pays. La veille, cette fois à à Bahreïn, six figures de l’opposition ont été arrêtées au lendemain de l’intervention de la Garde nationale saoudienne dans cette minuscule monarchie.

Calcul électoral. Dans ce donnant-donnant qui montre la realpolitik sous son plus mauvais jour, la palme de l'action la plus intéressée revient à l'Egyptien Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe. S'il a fait pression sur les membres, certains très réticents, de cette organisation, d'ailleurs sans grand pouvoir, pour arriver à une décision favorable en faveur d'une zone d'exclusion aérienne, puis «vendu» cette option aux pays occidentaux - la résoluti