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Libération

Yémen : la contestation tourne au massacre

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Répression. Au moins 46 personnes ont été tuées et 200 blessées lors d’une manifestation, vendredi.
par Ismaël Mereghetti, (avec AFP, Reuters)
publié le 19 mars 2011 à 0h00

Ce devait être le «vendredi de l'avertissement» lancé au président Saleh par l'opposition yéménite, mais la manifestation s'est transformée en massacre, faisant des dizaines de morts. Depuis plusieurs jours déjà, la place de l'Université, à Sanaa, épicentre de la contestation populaire où se mêlent étudiants, militants et membres de l'opposition parlementaire, est la cible d'attaques répétées de la police et de partisans du chef de l'Etat. Mais vendredi, il semble que la répression ait franchi un cran supplémentaire.

Fusillade. Les heurts ont éclaté après la prière hebdomadaire, lorsque le sit-in de la place de l'Université (rebaptisée «place de la Liberté»), s'est transformé en manifestation. Des dizaines de milliers d'opposants sont sortis de la place en scandant «le peuple veut la chute du régime». Un grand nombre d'entre eux brandissaient également des cartons jaunes, à la manière des arbitres de football.

C’est au moment où les opposants ont voulu démanteler une barricade bloquant l’une des rues voisines que la police est intervenue. Les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes et ont tiré à balles réelles sur les manifestants, pris également pour cibles par des partisans du Président postés sur des toits. Selon un correspondant de l’AFP, la fusillade aurait duré plus d’une heure et demie.

Au total, au moins 46 morts et plus de 200 blessés sont à déplorer. «La plupart des blessés sont touchés par balles à la tête, au cou