Plus de trois mois et demi après le premier tour de la présidentielle, les Haïtiens se sont rendus aux urnes hier pour départager Michel Martelly et Mirlande Manigat. Les 4,7 millions d’électeurs devaient aussi désigner sénateurs et députés. Ce second tour intervient après le retour, vendredi à Port-au-Prince, de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide qui vient compliquer une situation politique déjà nébuleuse.
Qui sont les candidats ?
Michel Martelly et Mirlande Manigat n'ont quasiment rien en commun si ce n'est une égale inexpérience politique. Le premier, 50 ans, est plus connu sous le sobriquet de «Sweet Micky» pour ses danses chaloupées. Il s'est autoproclamé «président du compas», la musique populaire haïtienne faite de zouk et de hip-hop. Michel Martelly, qui n'a fait que de brèves études en construction et en communication aux Etats-Unis, a conquis les quartiers pauvres en revendiquant du travail pour les jeunes. «Un jeune Haïtien doit pouvoir travailler, s'acheter une voiture et vivre décemment.» Il s'est posé en candidat aux «mains propres», «jamais impliqué dans la politique». Il a accusé sa concurrente de faire partie d'un «vieux système» responsable, à ses yeux, de la crise. Mirlande Manigat, 70 ans, affiche un parcours de constitutionnaliste posée. Diplômée de Sciences-Po à Paris, cette enseignante de carrière a vécu treize ans en France. Elle a été une éphémère Première Dame et sénatrice lorsque son ma