«Ils ont acheté du temps pour reprendre le contrôle de leurs installations.» C'est ainsi que Thierry Charles, de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et membre de l'équipe de crise qui suit l'accident de Fukushima Daichi depuis le début, résume les progrès des deux derniers jours.
Evolution positive, mais qui ne doit pas faire illusion : la situation demeure «grave et précaire», souligne l'Autorité de Sûreté Nucléaire. L'agence craint qu'un soulagement trop pressé puisse conduire à sous-estimer la durée et l'intensité des efforts à poursuivre ou les dégâts déjà infligés aux installations comme à l'environnement immédiat de la centrale.
Reprise en main. Les équipes qui combattent l'accident sont ainsi parvenues à desserrer l'étau. D'abord, en diminuant le nombre des urgences. Avec la remise en route des systèmes de refroidissement, alimentés par deux générateurs de secours, les réacteurs numéros 5 et 6 (et leurs piscines pleines de combustibles usés) peuvent être considérés comme sous contrôle. La température de l'eau des réacteurs est tombée sous les 100 °C, signe indubitable d'une reprise en main. Ensuite, en traitant les deux piscines les plus dangereuses, celles des réacteurs numéros 3 et 4, à l'aide des camions citernes des pompiers et des forces armées. Près de 50 véhicules et 240 pompiers venus de Tokyo, un canon à eau automatique puissant… le tout pour déverser, hier, 80 tonnes d'eau sur le réacteur numéro 4 et 2