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Libération

La bureaucratie sur le banc des accusés

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Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, est critiqué pour avoir tardé à réagir après la catastrophe.
publié le 21 mars 2011 à 0h00

«On ne peut pas chasser le brouillard avec un éventail», dit un vieux proverbe japonais, qui évoque les pesanteurs de la machine bureaucratique. Le Premier ministre, Naoto Kan, vient de reconnaître qu'il avait fallu «quatre jours» avant qu'une cellule de crise réunissant les pouvoirs publics et les experts de l'exploitant privé Tepco (Tokyo Electric Power) soit montée afin de communiquer en temps réel sur les défaillances en série au sein de la centrale de Fukushima.

Kan a critiqué la divulgation tardive de détails vitaux par Tepco (premier producteur privé mondial d'électricité), entreprise qui n'a, a-t-il dit, «absolument pas le sens de l'urgence». Visiblement, les forces d'autodéfense (la Jietai, l'armée du Japon) n'ont pas non plus volé avec une extrême rapidité au secours des victimes, et n'ont pas déployé une armada suffisante de bâtiments, ni de moyens aéroterrestres, d'hélicoptères par exemple.

Par ailleurs, les capacités limitées des autorités pour mener leur «guerre contre la radioactivité» - telle l'utilisation de canons à eau de la police antiémeute - pour refroidir les réacteurs de Fukushima ont surpris plus d'un Japonais.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement improvise dans l’urgence. Après le séisme de Kobé en 1995, la presse avait souligné que le bilan (6 437 morts) aurait été moins lourd si les secours militaires avaient été plus rapides. Au Japon, les causes de tels dysfonctionnements au sommet de l’Etat