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Libération
Récit

La coalition soigne son image à Paris

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Samedi à l’Elysée, la réunion de trois heures entre les dirigeants occidentaux et arabes a tourné en opération de communication à la gloire de la diplomatie française.
publié le 21 mars 2011 à 0h00

Le sommet-déjeuner a été monté en moins d’un jour et demi. Un temps record pour réunir à l’Elysée aussi bien le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, que celui de la Ligue Arabe Amr Moussa, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le Premier ministre britannique David Cameron, la chancelière allemande Angela Merkel et les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays de la coalition prêts à imposer par la force à Kadhafi le respect de la résolution 1973 des Nations unies. Votée deux jours plus tôt par le Conseil de sécurité par 10 voix et 5 abstentions (Russie, Chine, Inde, Brésil, Allemagne), ce texte autorise à utiliser tous les moyens nécessaires - donc la force - pour arrêter les massacres des populations civiles et imposer un cessez-le-feu. Le sommet de samedi a duré trois heures. Tout était déjà décidé et planifié. Dans les salons de l’Elysée, l’important était surtout la mise en scène. Celle d’un triomphe de la diplomatie française avec le coup de poker d’un Président qui, malgré une crédibilité internationale sérieusement écornée, semble en passe de reprendre la main en politique extérieure.

«Servitude». Pris à contre-pied par la révolution tunisienne, hésitant sur celle d'Egypte, Nicolas Sarkozy est devenu l'inspirateur d'une coalition entrant en guerre «pour permettre aux Libyens de choisir leur propre destin». Seul face aux caméras du monde entier, il annonce l'opération militaire. Un discours court. La Libye bien sûr. «