Même si la société civile libyenne en est à peine à ses balbutiements, ce sont ses rares représentants qui ont pris la tête de la rébellion et établi un «Conseil national indépendant de transition». Créé le 27 février à Benghazi, deuxième ville de Libye et épicentre de la révolution, cette instance, que seul Paris a vraiment reconnue, chapeaute les villes tombées aux mains de l’opposition. Elle compte 31 membres, réunis sous la présidence du juge Moustapha Abdeljelil, ministre de la Justice démissionnaire et l’une des premières personnalités importantes du régime à avoir rejoint l’opposition dans les premiers jours de la révolte. Sa tête est aujourd’hui mise à prix par Muammar al-Kadhafi.
Identité. Ces 31 membres sont pour l'essentiel des avocats, des juges, des professeurs d'université, des journalistes et des médecins. Seuls les noms d'une dizaine d'entre eux sont connus. L'identité des autres, qui représentent les villes sous contrôle de Kadhafi, est gardée secrète.
Hantise de ce Conseil de transition, qui se veut «le visage de la Libye» pendant la phase de transition : être regardé comme un gouvernement ne représentant seulement que l'Est du pays, ce qui accréditerait l'idée qu'une partition est en cours. «C'est pour la même raison que nous ne rouvrons pas les universités. Pas question de retourner à la vie normale tant que Tripoli ne sera pas libéré. Cela voudrait dire qu'il y a deux Libye, ce que le régime veut accréditer», indique Hana