Les fumées émanant de Fukushima Daichi jouent un peu le même rôle que celle du conclave de cardinaux lorsqu’ils élisent leur pape. Hier, blanche ou grise, il fallait lire l’évolution de l’état des réacteurs de la centrale nucléaire accidentée à leur couleur.
Du réacteur numéro 2, c'est une fumée blanche qui s'est échappée. Vapeur d'eau contaminée ? Rejet volontaire ? La Tepco (l'exploitant de la centrale) n'a rien annoncé de tel. Une fumée grise s'est dégagée du réacteur numéro 3, une émission qui a cessé toute seule. Un début d'incendie ? De la vapeur d'eau qui aurait récupéré des cendres au passage ? Hier soir, il n'y avait pas de réponses claires à ces questions. L'une des fumées pourrait être due à un «éventage» - un relâchement de vapeur d'eau contaminée pour diminuer la pression dans l'enceinte de confinement du réacteur - explique Thierry Charles, de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), sur la foi d'un pic de radioactivité.
Sur le site, les pompiers ont continué à arroser abondamment les réacteurs 3 et 4 et leurs piscines à combustibles usés - pas moins de 3 200 tonnes d’eau de mer en deux jours sur le premier. Ces deux réacteurs devraient être raccordés à l’électricité aujourd’hui.
Pendant ce temps, dans la boue et en multipliant les précautions nécessitées par un environnement radioactif, les techniciens ont terminé le raccordement des réacteurs 1, 2, 5 et 6 au réseau électrique. Mais «ils prennent leur temps pour vérifier tous les