Ça grince et ça coince dans la coalition militaire contre le régime de Tripoli, notamment parmi les Européens (lire ci-contre) mais Paris, Londres et Washington restent déterminées à casser l'armée de Kadhafi et à chasser le Guide du pouvoir. La résolution 1973 qui a lancé les frappes ne fait certes aucune mention de changement de régime mais les trois capitales les plus engagées ne font guère mystère de leur volonté de faire partir le colonel. «Il est bien évident que le but de tout cela est de permettre au peuple libyen de choisir son régime et je n'ai pas le sentiment que son choix se porterait sur le colonel Kadhafi», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Les alliés espèrent un effondrement du régime sous le coup d'un soulèvement populaire, voire une révolution de palais.
Mais seraient-ils pour autant prêts à éliminer l'Ubu de Tripoli par des frappes ciblées ? «Cela pourrait être une possibilité mais il faudrait prendre en compte les victimes civiles qui pourraient en résulter», a déclaré le ministre britannique de la Défense, Liam Fox. Une hypothèse que n'a pas exclue son collègue William Hague : «Je ne vais pas spéculer sur les cibles qui dépendent des circonstances du moment, et tout dépend aussi de la façon dont les gens se comportent», a expliqué le chef de la diplomatie tout en rappelant que les cibles seraient toujours choisies «en accord avec les résolutions des Nations unies». Peu après, le chef d'état-maj