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Libération

L’«aventure» libyenne remet les Européens dos à dos

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L’Allemagne, l’Italie et l’Union européenne elle-même doutent de l’opération.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 22 mars 2011 à 0h00

L’Union européenne est tout près de revivre le cauchemar de 2003, lorsqu’elle s’était violemment divisée sur l’Irak, seuls l’Allemagne, la France, la Belgique et le Luxembourg refusant de suivre les Etats-Unis dans cette guerre. Il avait fallu plusieurs années pour que les Européens s’en remettent. Cette fois, les lignes de fracture sont différentes, mais les désaccords sont tout aussi vifs en dépit de l’unité de façade affichée par les Vingt-Sept.

La principale différence avec la guerre en Irak est que l’axe franco-allemand a volé en éclat, ce qui fragilise l’avenir de la politique étrangère et de défense européenne. En effet, Berlin s’est abstenu, avec la Chine, la Russie, l’Inde et le Brésil, lors du vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU, à la consternation de Paris.

Fracture. Si la chancelière allemande, Angela Merkel, refuse de verser dans une opposition franche à la guerre contre Kadhafi, ce n'est pas le cas de son vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui est de plus en plus opposé à ce que le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov, a qualifié d'«aventure» motivée par des intérêts pétroliers… Hier, lors d'un conseil des ministres des Affaires étrangères réunis à Bruxelles, une explication musclée avec son collègue français, Alain Juppé, a eu lieu selon plusieurs témoins. Pour Westerwelle, le déroulement des opérations depuis samedi n'a fait que renforcer ses doutes : «Nous estimons qu