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Libération

L’hôpital d’Ishinomaki tente de survivre

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Dans cet établissement de la côte Est, nourriture et essence font défaut.
publié le 22 mars 2011 à 0h00

«Dans tout l'hôpital, nous manquons de nourriture et sommes inquiets pour nos maigres stocks, nous dit par téléphone Masahaki Abe, 61 ans, le responsable de l'hôpital de la Croix-Rouge d'Ishinomaki, ville portuaire de 160 000 habitants de la préfecture de Miyagi (à 50 kilomètres au nord de Sendai). Nous n'avons que du riz à servir aux patients. Aucun fruit. Pas un légume… Tout ce que nous avons, nous le distribuons en petites rations, en quantités minuscules. Il nous reste quelques Cup Ramen [paquets de nouilles instantanées, ndlr], mais pas assez pour nourrir correctement tout le monde ici.» Onze jours après le séisme de magnitude 9 et le tsunami qui ont ravagé la côte Est du pays, cet hôpital est confronté à une situation critique.

Onigiri. Les murs de l'établissement, situé à cinq kilomètres de la mer, ont résisté au séisme puis à la vague géante de 10 mètres qui a dévasté peu après le port et a anéanti une grande partie du centre-ville - on décompte dans cette ville quelque 10 000 disparus. Mais ses 402 patients de tous âges, enfants et personnes âgées inclus, ainsi qu'une vingtaine de femmes enceintes, n'ont quasiment rien à manger. Le personnel soignant, une centaine de docteurs, d'aides-soignants et d'infirmières, est condamné au même sort. «Les docteurs se nourrissent eux aussi d'onigiri [des boulettes de riz, ndlr]», précise Masahaki Abe. Quant à l'eau, l'hôpital se débrouille «avec l'eau du robinet»

L'approvisionn