Dans un couloir éclairé par un faible rayon de soleil, des familles regardent les listes placardées sur le mur. Chaque jour dans cette mairie, des nouveaux noms sont apposés ou barrés sur ces morceaux de papiers censés répertorier toutes ces personnes qu'on recherche depuis le séisme qui a frappé le Japon il y a onze jours. Dans la ville de Minamisanriku, sur la côte nord-est du Japon, les 7 000 disparus sont un sujet d'inquiétude croissant. Le tsunami de plus de 23 mètres a anéanti toute la ville, ne laissant que quelques étages de béton sur une mer de ruines. «Le maire a été sauvé de justesse», nous dit-on dans le stade qui a remplacé la mairie pulvérisée.
Espoir. Dans la grande salle où s'abritent des familles derrière de minces cartons, Miura san, un chef de communication reconverti en coordinateur pour l'accueil des réfugiés, explique que les données d'état civil de Minamisanriku ont été emportées par le tsunami. Il ne reste aucune autre donnée sur les 17 000 habitants de cette ville à part leurs déclarations de domicile qui, elles, ont été sauvées de justesse par Miura san. «C'était la chose la plus précieuse après ma propre vie, s'exclame-t-il. Mais pour l'instant, sans état civil, nous sommes dans une situation où on ne sait même pas qui vivait là, ce qui rend les recherches encore plus compliquées.»
Ce qui est sûr, c'est que les chances de retrouver des survivants sont de plus en plus minces. «Nous ne disons plus que c'e