Depuis le début des bombardements de la coalition internationale, les événements ressemblent sur le front Est à un film qu’on rembobine. Après avoir perdu successivement Ras Lanouf, Brega et Ajdabiya, les forces de la rébellion ont réenclenché la marche avant. Retour à Ajdabiya, ou du moins aux portes de cette ville de 130 000 habitants, dont la chute, il y a une semaine jour pour jour, avait déclenché la panique dans toute la région de la Cyrénaïque, l’est de la Libye et berceau de l’insurrection anti-Kadhafi.
La différence, entre-temps, c'est que l'aviation française a littéralement aplati, dimanche matin, la 32e brigade de l'armée, celle dirigée par le fils de Muammar al-Kadhafi, Khamis, dont des médias allemands ont annoncé la mort hier. Passés 30 kilomètres au sud de Benghazi, c'est un véritable champ de foire. Les tanks ont été comme décapsulés, les jeeps et les camions ont fondu sous les impacts, les batteries de missiles et les caisses de munitions ont explosé en feux d'artifice. Le plus étonnant, c'est que le sol est presque intact, à l'exception d'un gros trou dans le bitume. Toutes les cibles ont été atteintes avec une précision terrifiante. Les corps éparpillés des soldats étaient déjà évacués hier, tandis que de grosses remorques débarrassaient les carcasses. La foule de curieux, venue de Benghazi, était encore plus dense que la veille.
Regonflés à bloc. En fait, toute la route menant vers Ajdabiya, à 160 km au sud de Benghazi, est jalo