«J'annonce mon soutien à la révolution pacifique de la jeunesse.» C'est avec ces mots que le général Ali Mohsen al-Ahmar, réputé être le militaire le plus puissant du pays, a annoncé hier sa démission et sa décision de protéger les manifestants. Peu surprenante, cette déclaration a cependant été fêtée par les manifestants comme le signe du début de la fin. Après ce retrait, les démissions de généraux, de députés, d'ambassadeurs, se sont enchaînées, comme si tous avaient attendu un signal fort pour passer à l'acte.
Le tournant du mouvement a semble-t-il résidé dans la violente attaque de vendredi contre les manifestants de l’université de Sanaa durant laquelle au moins 52 personnes ont été tuées. Le président, Ali Abdallah Saleh, avait alors annoncé sa volonté de promulguer l’état d’urgence dans le pays.
Devant cette perte flagrante de soutien, Saleh avait limogé son gouvernement dimanche soir. Depuis hier matin, et la vague de démissions, le pouvoir est réellement embarrassé. Trois des quatre principaux généraux, dont Ali Mohsen, soutiennent désormais la révolution, plus de 30 députés ont quitté le Parlement, et près d'une dizaine d'ambassadeurs à travers le monde ont également abandonné leurs fonctions. «Vendredi, l'attaque sur des manifestants pacifiques était sauvage et barbare, et ne pouvait être acceptée, même par les partisans du régime», explique Ibrahim Mothana, un jeune activiste. Beaucoup voient ainsi cette journée comme un signe du départ prochain