Chaque matin, une demi-heure avant l'ouverture des portes, une longue queue se forme à l'extérieur du supermarché Marumon, dans le quartier de Yoyogi, à Tokyo. Les mères au foyer emmitouflées dans leur imperméable veulent être les premières à mettre la main sur des produits stockables. Eau minérale, conserves, calorie mate (barres caloriques)… A cause de niveaux de radioactivité «anormalement élevés» détectés dans du lait cru et sur des légumes (épinards, oignons ou kakina, un légume à feuille), les produits de la terre sont moins prisés.
Au rayon fruits et légumes, les clientes vérifient scrupuleusement la région d’origine. Après la découverte d’iode 131 et de césium 137 sur des légumes cultivés dans les préfectures de Fukushima, Ibaraki, Gumma ou Tochigi, le gouvernement a décidé d’interdire leur distribution et leur vente.
Fermiers. Résultat, dans les terres les plus proches des réacteurs de Fukushima, le ramassage des épinards et des légumes à feuilles est interdit. Dommage collatéral, les paysans et fermiers qui exploitaient ces produits devraient se retrouver sur la paille, et pour longtemps. Le pays devra en effet combattre les dépôts de radioactivité émis par les réacteurs de Fukushima «durant des dizaines d'années» disait-on hier la télé. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se dit «sérieusement» préoccupée.
Les mareyeurs de Tsukiji, le plus grand marché au poisson du monde, dans la baie de