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Libération
Récit

Le nuage de Fukushima survole la France

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Le niveau de radioactivité des masses d’air attendues aujourd’hui au-dessus de l’Hexagone est très faible.
publié le 23 mars 2011 à 0h00

Il arrive au-dessus de nos têtes, c’est certain. Mais le verra-t-on ? C’est moins sûr. Ce qui arrive, c’est la contamination radioactive de l’air par l’accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima Daichi, dévastée par un séisme, mais surtout par un tsunami de 14 mètres de haut à cet endroit du littoral japonais.

La dénomination de cette contamination a varié. Les spécialistes ont d'abord parlé du «panache radioactif» de Fukushima. Mais évoquent désormais une «masse d'air contaminé». Un glissement sémantique pour souligner qu'avec la dispersion et la dilution des gaz et particules radioactifs émis, il en reste si peu au-dessus de nos têtes que le défi technique sera plutôt de les détecter.

Les balises du réseau Téleray - en lecture directe sur le Net (1), on est vraiment aux antipodes de Tchernobyl - auront en effet du mal à les voir passer car leur effet sera inférieur aux variations quotidiennes de la radioactivité de l’air.

«Débit». Pour Didier Champion (directeur de l'environnement à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, IRSN), il faudra sans doute recourir à des «préleveurs à très grand débit» - pompant 700 m3 d'air par heure - dont les filtres seront analysés en laboratoire pour détecter des traces de césium 137. Lors de son passage au-dessus des Etats-Unis, alors qu'elle était plus concentrée en particules radioactives, la masse d'air n'a même pas fait réagir les balises des centrales nucléair