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Libération

Les chiens aboient, la caravane passe

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publié le 23 mars 2011 à 0h00

C’est un moment d’exception. Trois mois après ses débuts tunisiens, la bataille de la liberté arabe ne cesse de s’étendre. Après avoir triomphé en Egypte et soulevé le Yémen, elle a ébranlé la Jordanie, conduit le souverain marocain à placer son pays sur les rails d’une monarchie constitutionnelle, gagné l’Arabie Saoudite où se multiplient les appels à la démocratisation, rogné les pouvoirs de la famille royale à Oman et apeuré les militaires algériens avant d’avoir, maintenant, suscité de puissantes manifestations en Syrie.

Toutes les fadaises de ces vingt dernières années sur l’inéluctabilité d’un clash des civilisations et l’incompatibilité entre islam et démocratie sont désormais balayées par un printemps venu prouver à quel point l’aspiration à la liberté est la chose la mieux partagée du monde. C’est la première des bonnes nouvelles et la seconde est bien évidemment que L’Organisation des Nations unies ait retrouvé là l’idéalisme et le souffle de sa naissance, lorsqu’elle avait proclamé la déclaration universelle des droits de l’homme avant d’être paralysée par la guerre froide.

Non seulement le monde arabe s'est mis en marche, mais le Conseil de sécurité des Nations unies s'est révélé décisionnel en se prononçant à la majorité des deux tiers - dix voix pour et cinq abstentions - en faveur de la défense «par tous les moyens» d'un peuple en lutte, à deux doigts d'être écrasé dans le sang par son tyran. D'ordinaire si mensongère, l'expression de «communauté intern