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Berlin et Rome lâchent le nucléaire

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Suite au drame japonais, Merkel dit vouloir sortir de l’atome et Berlusconi appuie sur pause.
La centrale nucléaire de Markt Essenbach, au sud de l'Allemagne. (© AFP John Macdougall)
publié le 24 mars 2011 à 0h00
(mis à jour le 24 mars 2011 à 17h35)

Il y aura bien un «avant» et un «après» Fukushima. Hier, deux pays d'Europe qui semblaient sur la voie de prolonger, voire renouveler, leurs centrales nucléaires ont signifié clairement leur soudain rejet de cette source d'énergie. En Allemagne, après de nombreux atermoiements, la chancelière Merkel a fini par déclarer sans aucune ambiguïté qu'elle voulait sortir au plus tôt du nucléaire civil. «Plus tôt on sortira, mieux ce sera», a affirmé Angela Merkel à Francfort. La crise de Fukushima «est un événement qui marque le monde et qui va le changer. Et c'est pourquoi je pense qu'il est juste de marquer un temps de réflexion» et de voir quelles sont les «leçons à tirer» d'un pareil événement.

Fragilité. Il y a quelques mois encore, sous la pression des géants de l'énergie allemands (E.ON, RWE, EnBW…), Berlin avait pourtant décidé de prolonger de douze ans en moyenne la durée de vie des 17 réacteurs du pays s'attirant les foudres de l'opinion publique, traditionnellement opposée au nucléaire. Merkel enterrait alors un calendrier hérité d'un précédent gouvernement social-démocrate et verts qui aurait vu la dernière centrale fermer aux alentours de 2020, c'est-à-dire demain. Certes, les déclarations de la chancelière sont à prendre avec quelques pincettes. Elles interviennent à quelques jours d'élections régionales que Merkel aborde dans un état de grande fragilité. Elle a donc tout intérêt à jouer sur la fibre écologiste du pays. Il n'e