Alors que, jusque là, la rue syrienne a eu de la peine à se lancer dans la dynamique des révolutions arabes, qu'une première «journée de colère» le 4 février n'a pas pris, que les petites manifestations à Damas se sont heurtées à des déploiements policiers massifs, c'est à Deraa, tout au sud du pays, que se concentre la contestation. La ville est en état quasi-insurrectionnel depuis le vendredi 18 mars.
Située à 120km de Damas, tout près de la frontière avec la Jordanie, Deraa compte 75.000 habitants.
Les chefs de tribus, sunnites, y jouent un rôle significatif, expliquait le chercheur Gilles Kepel, ce matin sur France Info. «Ils n'ont jamais très bien accepté la domination de l'Etat syrien, dominé par la minorité alaouite, que représente Bachar al-Assad», détaillait ce spécialiste du monde arabe, précisant qu'il ne s'agissait que d'«un des éléments» du soulèvement, qui touche d'autres villes comme Lattaquié, «bastion alaouite».
-> Lire aussi l'article paru dans Libération, le 23 mars: «L'insurrection arabe sur le chemin de Damas».
Les manifestations ont commencé après