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Libération

Tâtonnements diplomatiques pour un départ négocié de Kadhafi

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Les alliés commencent à envisager une issue politique au conflit.
publié le 24 mars 2011 à 0h00

Ce sont des petites phrases, telle celle prononcée par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, interrogée par la chaîne ABC : «Nous avons entendu que des proches de Muammar al-Kadhafi contactent partout des gens qu'ils connaissent - en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe en Amérique et ailleurs - en se demandant : "Qu'est-ce qu'on fait ? Comment on se sort de tout ça ?"» La chef de la diplomatie américaine a toutefois exclu que Kadhafi ait pris ces contacts personnellement. Certes, il peut s'agir d'intox afin de déstabiliser un dictateur aux abois en attisant sa peur d'une trahison. Ou de décourager les partisans les plus fanatiques du «Guide». Mais à Rome, Silvio Berlusconi se dit «personnellement peiné pour Kadhafi» et il n'exclurait pas de se rendre en personne à Tripoli pour trouver «une sortie honorable pour le raïs».

Pari. Encore balbutiante, l'idée d'une solution négociée pour un départ de Kadhafi semble faire son chemin alors qu'augmentent les craintes sur l'enlisement d'une opération qui, selon le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, «sera de courte durée». L'intervention repose depuis le début sur un pari : celui d'un effondrement rapide du régime dans une société tribale où les allégeances sont mouvantes et vont vers le plus fort. La destruction des infrastructures militaires, notamment la mise hors jeu de l'aviation, rend impossible toute reconquête par Kadhafi des villes révoltées.