Barack Obama a acquis un nouveau galon dans cette campagne de Libye, celui de Reluctant Warrior, qu'on pourrait traduire par «guerrier malgré lui» ou «guerrier réticent». Après avoir hésité plusieurs semaines avant de lancer les forces américaines au secours de Benghazi, la Maison Blanche continue d'assurer que cette mission doit être «limitée», que son objectif est avant tout «humanitaire» et qu'elle n'a qu'une hâte : céder le commandement à d'autres. Le contraste ne pourrait être plus frappant avec son prédécesseur, George W. Bush, «qui partait en guerre le menton en avant», a souligné le journaliste James Kitfield, du National Journal, l'un des premiers à avoir décerné à Obama cette étoile de Reluctant Warrior.
Voyage. Pour bien marquer sa distance, Barack Obama est parti en voyage cinq jours en Amérique latine le 18 mars, le jour où il autorisait les frappes américaines. En 2010, il avait repoussé deux fois son déplacement en Indonésie pour faire voter sa réforme de la santé ou lutter contre la marée noire en Louisiane. Deux causes qu'il semble considérer plus importantes que la guerre en Libye. Tout en donnant l'air de ne pas y toucher, Obama n'en a pas moins exigé à l'ONU une résolution particulièrement forte, qui aille au-delà d'une simple zone d'exclusion aérienne. Il a veillé à ce que le commandement de l'opération soit assuré, au début du moins, par des généraux américains. Et les forces armées a