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Libération

Deraa, ville martyre de Syrie

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L’armée a abattu mercredi au moins 37 opposants au régime de Bachar al-Assad. Une foule imposante était présente aux obsèques hier.
publié le 25 mars 2011 à 0h00

Un véritable massacre : au moins 37 personnes tuées, en grande majorité des jeunes, et des centaines de blessés, selon un bilan de l'hôpital central. Sans surprise, l'armée syrienne, renforcée par des unités spéciales, a tiré mercredi à balles réelles sur les manifestants dans la ville de Deraa, épicentre de la révolte syrienne. Le bilan a été confirmé hier par le Centre pour les droits de l'homme de Damas, qui a donné les noms de 36 victimes et relaté l'ambiance de terreur que connaissait cette grande localité située à une centaine de kilomètres au sud de la capitale. «Des rapports provenant de multiples sources ont confirmé que les forces de sécurité bloquaient les ambulances. De nombreuses familles hésitaient à amener leurs blessés à l'hôpital central dans la crainte d'être arrêtées sur le chemin par ces mêmes forces […]», indique le bulletin du Centre.

«Tortures». Les vidéos disponibles sur Internet confirmaient la violence de l'assaut en montrant des soldats et des hommes en civils, probablement des moukhabarats (la police politique) tirant sur la foule à la kalachnikov. Hier soir, selon nos informations, la prison de la ville était en feu et l'on compterait des morts et des blessés. Par ailleurs, 25 cadavres auraient été découverts à Tafas, dans la banlieue de Deraa.

Hier, les funérailles de 9 des 37 civils tués ont amené quelque 20 000 personnes dans les rues, qui ont scandé des slogans hostiles au régime en suivant le cortège. «Ne tuez pas