Le carnage de ces derniers jours à Deraa, sans doute voulu par le régime pour effrayer la population, n’a pas empêché le mouvement de révolte de s’étendre, vendredi, d’un bout à l’autre de la Syrie. Et les promesses du pouvoir - prévoyant une possible annulation de l’état d’urgence, des mesures anticorruption, des libérations d’opposants ainsi qu’une augmentation des salaires des fonctionnaires - n’y auront rien changé. Les protestations, d’importance diverse, ont notamment touché les localités de Sanamein, Daael, Baniyas, Deir el-Zor, Raqqa, Hama et Homs (où l’armée est déployée dans la ville autour des points sensibles).

Le pays alaouite, d’où est originaire la famille Al-Assad, a lui aussi été touché avec une manifestation dans la grande ville de Lattaquié où, selon le Comité syrien des droits de l’homme, quatre personnes ont trouvé la mort. Damas n’a pas non plus été épargné, même si la contestation a surtout été le fait de petits groupes. Dans la plupart des villes, on signale des morts et des blessés, comme à Moudamié, un district de la capitale syrienne, où les habitants ont signalé trois tués.

«des snipers». Toute cette révolte s'est faite au nom de Deraa, la ville martyre, qui catalyse la colère de la population. C'est d'ailleurs une nouvelle fois dans cette localité que les affrontements ont été les plus violents. Selon un témoin que Libération a contacté par téléphone, «les gens de tous les villages des environs sont venus à pied pour e