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Libération
Récit

La peur des réactions du réacteur 3

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A Fukushima, les autorités redoutent que le cœur en fusion explose ou s’enfonce dans le sous-sol. La zone d’évacuation a été élargie à 30 km.
publié le 26 mars 2011 à 0h00

L

a tension est remontée d'un cran, vendredi, à Fukushima. Comme en témoigne la décision de porter à 30 kilomètres la zone évacuée autour de la centrale nucléaire et l'annonce qu'il y aurait un danger accru au réacteur numéro 3. Dans le même temps, l'Agence de sécurité nucléaire japonaise (la Nisa) annonçait qu'il «est hautement probable que le réacteur 3 de Fukushima Daichi ait été gravement endommagé et rejette une quantité importante de substances radioactives».

Le propos peut sembler étrange car il n’est pas vraiment différent de ce que l’on savait déjà. Mais, alors que les spécialistes français l’assurent depuis plusieurs jours, la Nisa n’avait pas admis que l’enceinte de confinement du réacteur, en acier et béton, fuyait. Une perte d’étanchéité à l’origine de rejets radioactifs continus et non filtrés. La réelle nouveauté se trouve ailleurs : dans l’hypothèse d’une rupture de la cuve du réacteur. Une rupture non avérée pour l’instant, mais qui pourrait avoir commencé.

Eaux souterraines. Le scénario qui en découlerait ? Selon Thierry Charles, de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), il dépend en grande partie de ce que le corium (le cœur fondu du réacteur) rencontrerait après avoir percé la cuve. D'abord, quelques mètres de vide. Sont-ils plein d'eau ? De vapeur ? Les ingénieurs japonais eux-mêmes ne le savent pas. Puis, 8 mètres de béton, avant la roche. Que peut-il se passer avec la chute du corium en fusion ? «Cela dé