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Libération

Merkel menacée dans le Bade-Wurtemberg

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Allemagne . Le moratoire sur le nucléaire pourrait coûter aux conservateurs leur bastion historique.
publié le 26 mars 2011 à 0h00

Le virage de la CDU sur le nucléaire et l'annonce d'un moratoire pourrait coûter cher à Stefan Mappus, qui brigue sa réélection dimanche dans le Bade-Wurtemberg. En campagne, le chef de file des conservateurs du Land se livre à un exercice périlleux pour tenter d'expliquer le virage à 180° négocié par sa chef, Angela Merkel, sur le nucléaire : «L'Allemagne n'est pas le Japon. Nous n'avons ici ni tremblements de terre ni tsunami, les centrales allemandes sont les plus sûres du monde. Mais ça ne suffit pas…» Le public a du mal à le suivre.

Dimanche, Mappus affrontera les électeurs du Bade-Wurtemberg, un Land de 10 millions d'habitants à peine plus petit que la Suisse, l'un des plus riches d'Allemagne, aux mains de la CDU depuis cinquante-huit ans. Jamais encore l'issue du scrutin n'avait semblé si incertaine. Selon les derniers sondages, les Verts (25% des intentions de vote) et les sociaux-démocrates du SPD (crédités de 24% des voix) pourraient former le prochain gouvernement régional. Seuls 38% des électeurs entendent voter pour la CDU, et le FDP (libéraux) n'est pas assuré d'atteindre le seuil éliminatoire des 5%. A cause du nucléaire, le Bade-Wurtemberg, ce bastion conservateur du sud-ouest de l'Allemagne, pourrait basculer dimanche à l'opposition. Le 14 mars, le gouvernement fédéral décidait d'un moratoire de trois mois pour les centrales allemandes, quelques mois seulement après l'adoption, très contestée, d'une loi allongeant de douze ans en moyenne la durée de