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Libération
TRIBUNE

Ce que les peuples arabes nous signifient

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publié le 28 mars 2011 à 0h00

Les peuples arabes sont en train de nous signifier que la résistance et la révolte sont à nouveau au rendez-vous, et que l’histoire avance au-delà de l’Histoire. Ils le font, comme de juste, avec tous les bons et les mal-heurs de ces entreprises. Tout au moins ont-ils fait surgir un signal irréversible et dont on peut espérer quelques effets à travers l’Afrique et sur l’odieuse perpétuation du drame de l’ancien pays de Canaan. En un des lieux où on attendait le moins que cette révolte prenne, un chef de bande (officiellement, d’Etat) l’écrase, prêt à liquider tout ce qu’il faudra de son supposé peuple.

Pendant ce temps, d’autres Etats frappent assez fort leurs propres révoltés, parfois avec l’aide d’un puissant voisin arabe. Les insurgés de Benghazi demandent de l’aide : celle-ci n’est pas simple, entraîne des risques évidents, tant pratiques que politiques. Mesurer et affronter ce genre de circonstances relève de la responsabilité politique. Est-ce bien le moment d’invoquer pêle-mêle les risques collatéraux et le soupçon des intérêts (plus ou moins) cachés, les principes de non-ingérence et la lourde culpabilité d’un «Occident» dont on se demande bien si n’en font pas partie la Libye elle-même, l’Arabie Saoudite ou la Syrie, sans parler de la Chine et de la Russie ?

Les belles âmes de gauche et les fines bouches en stratégie de droite ont beau jeu de soupirer ou de protester, que ce soit en Europe ou dans les pays arabes : il faut savoir dans quel monde nous sommes. Nous ne s