Malgré les frappes occidentales, l’armée libyenne a une nouvelle fois mené l’assaut sur Misrata hier, une ville portuaire contrôlée par les insurgés. Les combats ont fait rage dans le centre-ville, où des snipers ont pris position sur les toits. Misrata, située à mi-chemin entre Syrte et Tripoli, est un enjeu crucial pour le régime. La ville de Syrte a été pilonnée toute la nuit de samedi à dimanche par des frappes aériennes de la coalition, contraignant la population à fuir dans le désert.
Selon Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, l'objectif militaire n'est pas de renverser Kadhafi. «Un changement de régime est très compliqué», a-t-il expliqué, faisant allusion à l'Irak et à l'Afghanistan. Il n'est pas non plus question pour la coalition d'armer les insurgés libyens, a assuré hier Liam Fox, le ministre britannique de la Défense. Selon Washington, les défections se multiplient dans le camp de Kadhafi. Information confirmée par les insurgés : l'arrivée de militaires libyens dans leur camp permet de coordonner les attaques avec la coalition, selon Chamseddine Abdoulmolah, un porte-parole de la rébellion à Benghazi.
En attendant le dénouement de la guerre en Libye, la polémique continue sur le bien-fondé de l'intervention occidentale. «Je n'ai jamais vu dans ma carrière une décision d'intervention militaire aussi influencée par les intérêts nationaux d'un Etat, a déclaré au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung l'ancien chef de la dip