Menu
Libération

Le Liban marche sur des œufs face à la crise en Syrie

Article réservé aux abonnés
Le monde arabe en ébullitiondossier
Proche-orient . Le Hezbollah redoute la chute de son allié syrien, le président Bachar al-Assad. Le camp Hariri, lui, reste prudent.
par Isabelle Dellerba, correspondante à Beyrouth
publié le 29 mars 2011 à 0h00

«Avec notre sang, avec notre âme, nous nous sacrifierons pour toi Bachar», scandent, dimanche après-midi, un groupe d'ouvriers syriens dans un quartier sunnite de l'ouest de Beyrouth. Des jeunes Libanais les observent d'un regard hostile avant de fondre sur eux, armés de bâtons. Plusieurs personnes sont blessées. L'armée se déploie pour disperser la foule. Deux autres rassemblements se solderont également par des échauffourées.

Au Liban, la question syrienne est pour le moins sensible. Tandis que la rue se mobilise, la classe politique retient son souffle. Une révolution syrienne bouleverserait la donne au pays du Cèdre.«Pour l'instant, il est très difficile de dire comment les choses vont évoluer», explique un politologue libanais qui préfère garder l'anonymat. «Le régime syrien peut tomber comme en Tunisie ou en Egypte. Nous pouvons aussi assister à un scénario à la libyenne avec des affrontements internes. Troisième option : le pouvoir accepte un certain nombre de concessions et parvient à se maintenir en place. Quoi qu'il en soit, cela aura des répercussions au Liban.» Damas a toujours joué un rôle de premier plan dans ce petit pays crée en 1920 par division du territoire ottoman dit de la «Grande Syrie». Alors qu'en avril 2005, suite à l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le régime syrien, soupçonné de se tenir derrière l'attentat, a dû retirer ses troupes après vingt-neuf ans de tutelle, le préside