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Libération
Analyse

Washington reste maître des frappes

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Même si l’Otan prend officiellement le contrôle des bombardements en Libye, la stratégie sera la même.
publié le 29 mars 2011 à 0h00

Depuis dimanche, des avions de l'Otan ont commencé à faire respecter la zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Mais l'Alliance atlantique a précisé, hier, que la coalition poursuivra les raids durant encore quarante-huit heures avant que l'Otan ne prenne officiellement le relais. Un changement de casquette plus que de stratégie et de modus operandi.

Qui dirigera les opérations militaires en Libye?

Depuis le début des frappes, ce sont les Américains qui assurent le leadership militaire. Et ce sont eux qui, demain, continueront à avoir la main. Même si Paris insiste sur le maintien de son autorité sur ses propres forces, le travail de coordination est effectué et centralisé par l'armée américaine depuis un QG situé en Allemagne, à Stuttgart. Ne serait-ce que pour éviter les doublons, voire les bavures. Paris qui, au départ, militait pour une codirection franco-britannique, a dû remiser ses ambitions politiques en matière de défense européenne. Plusieurs pays, notamment scandinaves, conditionnaient en effet leur participation à un commandement placé sous l'égide de l'Otan. «Pour un certain nombre d'Etats, le recours à l'Alliance est rassurant dans le sens où il permet d'arrimer les Etats-Unis à la suite des opérations», souligne Etienne de Durand, directeur du Centre des études de sécurité à l'Institut français des relations internationales (Ifri). Depuis le début de l'intervention, Washington, déjà engagé en Irak et en Afghanistan, n'a cessé d'affirmer vouloir transmettre le flambeau en Libye. Mais