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Libération

Deux ricochets du printemps arabe

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publié le 30 mars 2011 à 0h00

En politique, tout séisme a ses répliques. Le printemps arabe ne faillit pas à cette règle et la première à l’éprouver est la Turquie à laquelle tout semblait pourtant sourire, dans ce bouleversement méditerranéen.

Soudain, les islamistes du Maghreb et du Machrek étaient toujours plus nombreux à se réclamer de l'évolution des islamistes turcs de l'AKP qui avaient fini par accepter la démocratie et la laïcité pour devenir un parti «musulman démocrate», traditionaliste et constamment réélu depuis sa victoire de 2002. On voyait soudain à quel point les succès économiques et politiques de la Turquie avaient marqué l'ensemble des sociétés arabes qui voyaient en elle l'exemple d'un pays musulman en plein boom économique et stabilisé par cette synthèse, imparfaite mais réelle, entre l'islamisme et l'Etat de droit.

Soudain, la Turquie semblait retrouver une influence dans ce qui avait été ses possessions jusqu’à l’essoufflement et la chute finale de l’Empire ottoman mais l’AKP a vite dû déchanter. Alors que la gauche a tant de mal à se repositionner, à Ankara, face à la conversion des islamistes turcs, c’est une nouvelle génération arabe, pas du tout traditionaliste et formée par le pluralisme d’Internet et des télévisions satellitaires, qui a donné le la de ce printemps derrière lequel les islamistes courent, de Tunis à Sanaa.

Non seulement l’AKP n’est pas un modèle pour tous dans les mondes arabes en marche mais l’affirmation de cette génération démocrate pourrait bien donne