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Libération

L’Autorité de sûreté briefe les députés

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L’organisme a prévenu hier à l’Assemblée que la crise nucléaire durerait des semaines.
publié le 31 mars 2011 à 0h00

«Je crois que plus personne ne va désormais nous reprocher des exigences trop élevées pour la sûreté nucléaire.» Hier matin, sans mâcher ses mots mais sans ironie déplacée, André-Claude Lacoste, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), réglait ainsi un compte. A l'occasion de contrats manqués d'Areva à l'étranger, ou de l'affrontement entre EDF et l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs sur le coût du futur stockage souterrain de Bure, l'ASN avait été accusée d'en vouloir «trop». Trop de sûreté. Trop de précautions. Mais, depuis l'accident de Fukushima, note Adré-Claude Lacoste, «on n'est plus dans le même monde».

L'ambiance était donc grave, hier, dans le sous-sol de l'Assemblée nationale, où l'ASN planchait devant les parlementaires. L'ordre du jour, décidé depuis longtemps, prévoyait la présentation de son rapport 2010 sur «l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France». Mais d'emblée, le président de séance, le député UMP Claude Birraux, annonce que le sujet sera suivi d'un échange sur la situation au Japon. Ce qui explique l'affluence de parlementaires et de journalistes à un exercice mené habituellement dans l'indifférence médiatique.

Des parlementaires certes heureux d'entendre que «l'état de la sûreté» est «satisfaisant» au regard des «exigences très élevées de l'ASN», précise Lacoste. Mais surtout inquiets. Jean-Marie Bockel se demande comment le risque si