Tout sourire, acclamé par une Assemblée parlementaire debout, le président syrien prend enfin la parole, hier après-midi, à Damas. «Nous sommes tout à fait d'accord avec le fait qu'il faille des réformes, comme semble le vouloir la population», affirme Bachar al-Assad, qui s'exprime pour la première fois depuis le début des manifestations, le 18 mars. «Nous discuterons également de la lutte contre la corruption, de la création de nouveaux emplois, de la hausse du salaire minimum», dit-il. La semaine dernière, Boussaïna Chaabane, la conseillère du Président, avait déjà promis que la Syrie allait «étudier l'annulation de la loi sur l'état d'urgence» en vigueur depuis 1963. Mais, le président Al-Assad n'ira pas plus loin. Pour lui, son pays n'est pas confronté à une révolte populaire comme les autres nations arabes. Il est, au contraire, la cible d'un «très grand complot qui vient de l'extérieur». L'homme fort du régime parle de «fauteurs de troubles» téléguidés par l'étranger, de «provocations via les chaînes satellitaires» et martèle la nécessité de l'unité face au «chaos».
«Un non-sens». Les opposants, eux, sont furieux. «Il n'a rien lâché. Son discours est un non-sens, truffé d'accusations contre les protestataires, s'agace Mohammad al-Abadallah, opposant réfugié aux Etats-Unis. Même au niveau des promesses faites par sa conseillère, il n'a pris aucune décision.» La plupart des