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A Damas, «les forces de l'ordre quadrillent toute la ville»

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publié le 1er avril 2011 à 17h15

«Tout a été réglé au millimètre, comme pour les défilés pro-régime de ces derniers jours. Dès la fin de la prière de la mi-journée, des manifestants pro-régime sont sortis de la mosquée des Omeyyades. Ils étaient 3000, au maximum. Ils avaient tout: des drapeaux flambant neufs, des affiches rutilantes. Ils chantent les slogans habituels: "Dieu, la Syrie, Bachar et c'est tout" ou encore "Par notre âme, par notre sang, nous nous sacrifierons pour toi Bachar".

«Ici, dans la vieille ville, quelques échoppes sont ouvertes. C'est un vendredi calme, comme tous les vendredis à Damas. Les manifestants pro-régime défilent dans la bonne humeur, parfois presque contagieuse. Les gens sont chez eux, les rares qui sortent font des courses. Il n'y a pas de tension.

«Les forces de l'ordre sont en revanche massivement déployées. J'ai rarement vu Damas comme ça. Tout autour de la mosquée, dans les ruelles de la vieille ville, dans les rues de la ville nouvelle, la police secrète, les moukhabarats, veillent. Ils sont particulièrement nombreux. Ils sont partout, ils quadrillent toute la ville, toutes les rues, toutes les places où des manifestants pourraient se réunir. Ils sont présents dans une proportion qui doit être très inquiétante pour les Syriens et qui est un signal très fort envoyé à la population.

«Avec son discours, Bachar al-Assad a montré ce qu'il voulait faire, c'est-à-dire pas grand-chose. Son objectif, c'est de démontrer que le pouvoir tient bien la situation en main et qu'il est hor