L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) présentait mercredi matin son rapport annuel à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques (Libération d'hier). Mais, après avoir traité de la sûreté des centrales françaises en 2010 et de la radioprotection (en particulier en médecine), députés et sénateurs n'ont pas manqué d'interpeller André-Claude Lacoste, le président de l'ASN, sur l'accident de Fukushima. Parmi les questions posées par les parlementaires, l'une évoquait un «moratoire» pour l'EPR… de Penly (Seine-Maritime) et non celui que construisent Areva et EDF à Flamanville (Manche). Répondant à la volée, André-Claude Lacoste a réagi plutôt vivement en évoquant… le réacteur de Flamanville. En reprenant le mot très fort de «moratoire» lancé par le député, le président de l'ASN a déclenché hier un sacré ramdam médiatique et n'a pas amélioré sa cote chez les industriels du nucléaire. Il revient ici sur ce mot et précise sa pensée.
Vous avez évoqué mercredi à l’Assemblée nationale un moratoire sur la construction de l’EPR en cours à Flamanville. Pourquoi et dans quel objectif ?
J’ai répondu à une question posée par un député sur Penly et son projet d’EPR et ma réponse a été surinterprétée ici ou là, décalée de sa logique. Il fallait bien dire à ce député que si la question d’un moratoire devait se poser, elle devait nécessairement concerner l’EPR en construction à Flamanville. Je n’ai pas en tête un moratoire, au sens administratif, mais l’audit que nous a demandé le Premier ministre, après l’accident de Fukushima. Ce travail va porter sur l’ensemble des réacteurs, qu’ils s