Massimo Albertin s'attendait, confiant, à un verdict positif pour la fin de l'année 2010. Il parlait même, avec un brin d'ironie, du «cadeau de Noël» qu'allait lui faire, à coup sûr, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), sise à Strasbourg. En novembre 2009, elle avait sommé l'Italie de remiser les crucifix des écoles transalpines, comme il le réclamait. Au nom de l'article 9 de la convention des droits de l'homme, la Cour avait jugé la présence dans les classes de la croix chrétienne «contraire au droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions» et «au droit des enfants à la liberté de religion». Il était clair que sa Grande Chambre, saisie en appel par le gouvernement italien, allait confirmer le jugement adopté un an plus tôt à l'unanimité.
«C'est une énorme déception, dit aujourd'hui Massimo Albertin, sous le choc. Nous savions que nous devions faire face à un adversaire extrêmement puissant mais le retournement du verdict est tellement spectaculaire !» Dans son arrêt définitif rendu le 19 mars, la Cour européenne a jugé «qu'en décidant de maintenir les crucifix dans les salles de classes de l'école publique, les autorités ont agi dans les limites de la latitude dont dispose l'Italie dans le cadre de son obligation de respecter le droit des parents d'assurer cette instruction conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques». En clair, les milliers de croix qui ornent les école