Personne n’aurait imaginé que le système de Laurent Gbagbo puisse s’effondrer aussi rapidement. Hier soir, les rumeurs les plus folles couraient sur des défections en cascade, des ralliements de la vingt-cinquième heure, des départs précipités à l’étranger de caciques du régime. En milieu de journée, l’Afrique du Sud a annoncé que le chef d’état-major des armées, le général Philippe Mangou, s’était réfugié avec femme et enfants au sein de son ambassade à Abidjan. Charles Blé Goudé, chef des Jeunes patriotes et ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo, se cacherait à Abidjan, s’étant vu refuser l’accueil par l’ambassade d’Angola, pour ensuite tenter sa chance auprès de la Russie. Selon plusieurs sources, Marcel Gossio, directeur du port et Pierre Kipré, ancien ambassadeur en France, ont été arrêtés à l’aéroport alors qu’ils cherchaient à embarquer sur un vol pour Dubaï.
Folkloriques. Plusieurs témoins, joints par téléphone, font état d'une ville livrée à elle-même. Les casernes se seraient vidées, les portes de la prison centrale ont été ouvertes, sans doute par les hommes du «commando invisible» qui avait pris le contrôle du quartier d'Abobo depuis plusieurs semaines. Hier soir, le chef de l'Onuci (Mission de l'ONU en Côte-d'Ivoire), Choi Young-jin, affirmait sur France Info que policiers et gendarmes avaient «quitté» Gbagbo. Le chef de la gendarmerie, Edouard Tiapé Kassaraté, s'est rendu à l'hôtel du Golf, le QG d'Alassane Ouattara, dont le siège a