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Libération

Pékin cogne pour briser l’élan contestataire

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Répression . Craignant l’exemple du Proche-Orient, les autorités chinoises multiplient les arrestations.
publié le 1er avril 2011 à 0h00

Les citoyens chinois «ne doivent pas nuire à l'intérêt public». C'est ainsi que Jiang Yu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a expliqué, hier, la vague de répression qui s'est abattue sur les dissidents depuis quelques semaines. Tout en assurant que la liberté d'expression était bien évidemment respectée dans son pays.

De fait, Pékin se montre particulièrement inquiet des insurrections qui emportent ou fragilisent les uns après les autres les régimes arabes, et surtout de l’extraordinaire caisse de résonance qu’offre Internet. Selon l’organisation Défenseurs des droits de l’homme en Chine (CHRD, basée à Hongkong), au moins 26 militants ont été placés en détention depuis le début du mouvement de révolte en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Trente autres, notamment des blogueurs connus, jusqu’à présent tolérés, et des avocats, ont été assignés à résidence ou placés en garde à vue.

Les autorités ont commencé à réagir sans ménagement lorsque sont apparus sur la toile des messages encourageant les Chinois à des rassemblements le dimanche contre l’inflation, la corruption ou les injustices entre pauvres et nantis. Un cocktail de revendications assez semblables à celles qui enflamment le Proche-Orient. Le tour de vis, déjà amorcé depuis que l’intellectuel Liu Xiaobo a obtenu le prix Nobel de la paix en octobre, a réduit au silence pratiquement tous les opposants vivant en Chine. Signe de la dureté de la répression, l’opposant Liu Xianbin, 43 ans, a été con