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Libération

La Syrie veut son «heure de vérité»

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Nouvelle journée de manifestations vendredi, durement réprimée avec au moins neuf morts.
publié le 2 avril 2011 à 0h00

Deux jours après le discours du président Bachar al-Assad promettant des réformes mais dénonçant avant tout un «complot qui vient de l'extérieur», les Syriens sont à nouveau descendus dans les rues, vendredi après-midi, malgré la présence massive des forces de sécurité. Dès la fin de la grande prière, des habitants des villes de Deraa (sud) et Lattaquié (nord) ayant encore une fois enterré des «martyrs», ont hurlé leur colère et réclamé la liberté. Rapidement, la mobilisation contre le régime baassiste s'est étendue. A Banias, Homs, Deir el-Zour, Enkhel, des activistes signalent des rassemblements.

Brutalement. A Enkhel, les forces de l'ordre ont tenté de disperser les protestataires - notamment un groupe d'hommes scandant : «ceux qui tuent leur peuple sont des traîtres» - avec des gaz lacrymogènes. Les arrestations se multiplient. A Damas, alors que le centre-ville est resté relativement calme, des manifestations se sont tenues dans les zones périphériques. «Dieu, la liberté et la Syrie», ont crié des jeunes gens dans la ville de Douma, où les forces de sécurité sont, là aussi, brutalement intervenues. Au moins neuf personnes auraient été tuées dans tout le pays, dont huit à Douma, et des dizaines d'autres blessées. Pour la première fois depuis le début de la contestation, la révolte gagne le nord-est du pays où vit une importante minorité kurde. Dans cette communauté de près de 2 millions de personnes, 300 000 hommes et femmes son