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Libération

«Il disait : "En avant, la suivante!"»

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Les 20.000 pages de l’acte d’accusation racontent par le menu les soirées dans la villa de Berlusconi.
Ruby, le 13 novembre 2010 à Milan. (© AFP Giuseppe Aresu)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 6 avril 2011 à 0h00
(mis à jour le 6 avril 2011 à 7h41)

Après plusieurs mois d'investigations et des dizaines de téléphones mis sur écoute, la procureure de Milan, Ilda Boccassini, estime disposer «d'éléments probants» pour coincer le chef du gouvernement. La magistrate, qui depuis près de vingt ans a eu plusieurs fois l'occasion de mener des enquêtes à l'encontre de Silvio Berlusconi et de ses collaborateurs pour des affaires de corruption ou de faux en bilan, a déposé à l'occasion du procès «Ruby» un dossier de 20 000 pages contenant conversations et retranscriptions d'auditions. La presse italienne a déjà publié l'essentiel des documents. Extraits

Ruby «Je suis son cul»

Localisée par son téléphone portable, Ruby aurait séjourné à treize reprises chez Berlusconi, entre février et avril 2010. Face à Ilda Boccassini, elle aurait ainsi raconté ses visites à Arcore : la première fois, «après dîner, je suis partie. A 2 h3 0 du matin, j'étais déjà chez moi. Avec une robe de Valentino et des cristaux Swarovski offerts par Silvio. […] La deuxième fois, le mois suivant, il m'a tout de suite dit qu'il aurait aimé que je reste toute la nuit. Lele [Mora, impresario accusé d'incitation à la prostitution, ndlr] m'avait prévenue mais aussi rassurée : "Tu ne recevras pas de propositions sexuelles, personne ne te mettra dans l'embarras." Et il en fut ainsi. Nous avons dîné, puis j'ai participé pour la première fois au "bounga-bounga". Moi, j'étais la seule habillée. Après, ils ont tous pris un bain dans la piscine co