C'était aussi indéniable, disaient-ils, que la rigueur du climat russe. Ce jeune homme que Vladimir Poutine avait fait élire, il y a trois ans, parce que la Constitution ne l'autorisait pas à briguer un troisième mandat consécutif ne pouvait être, disaient les patentés de la russologie, qu'une «marionnette», destinée à lui chauffer la place en attendant 2012.
Rien n'ébranlait leur certitude, pas plus les appels répétés de Dmitri Medvedev à l'instauration d'un Etat de droit que ses dénonciations de la corruption ou ses mises en garde contre l'arriération économique et politique de la Russie et son constant déclin, industriel et démographique. «Jeu de rôles», expliquaient-ils. «Propos d'exportation», ajoutaient-ils en faisant valoir que, dans les faits, rien ne changeait mais les voilà maintenant saisis par le doute car, à douze mois de la présidentielle, la créature tire sur son créateur, une salve après l'autre.
La première est partie juste après que Vladimir Poutine eut qualifié de «croisade» le soutien militaire accordé aux insurgés libyens par la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis. «Inadmissible»,«inacceptable», a aussitôt rétorqué Dmitri Medvedev qui avait revêtu un blouson de cuir sur lequel on lisait : «Commandant en chef suprême des forces armées russes» pour relever le gant et défendre sa décision de ne pas opposer le droit de veto de la Russie à cette intervention.
C'était la première fois que le