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Analyse

Présidentielle : Haïti choisit la voix Martelly

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publié le 6 avril 2011 à 0h00

Le chanteur Michel Martelly a remporté l’élection présidentielle du 20 mars en Haïti avec 67,57% des suffrages exprimés, contre 31,74% à sa rivale Mirlande Manigat. Hier, dès l’annonce de la victoire de son idole, une foule en liesse est descendue dans les rues de la capitale, Port-au-Prince.

Qui est-il ?

A 49 ans, Têt kalé (le chauve), aussi appelé Sweet Micky, était jusqu'à présent plus connu pour ses danses chaloupées et ses rythmes tropicaux que pour son aptitude à administrer un pays. C'est d'ailleurs sa femme, Sophia, qui a géré sa carrière. Passionné de football, le nouvel homme fort d'Haïti est le roi du konpa, la musique populaire haïtienne proche du zouk et du hip-hop. Fortune faite dans le show-biz, le «bad boy» de la chanson qui n'hésitait pas à ôter son pantalon sur scène, s'est lancé dans le social en 1997. Il s'est notamment illustré dans la lutte contre le sida, véritable fléau en Haïti. Ancien tonton macoute (du nom des sinistres miliciens de l'ex-dictateur Duvalier), Michel Martelly ne cache pas son attirance pour la droite, ni ses amitiés parmi les militaires putschistes de 1991. Ce qui ne l'empêche pas de prêcher «l'amour, la paix et le progrès».

Pourquoi lui ?

D'abord, parce que les Haïtiens sont dégoûtés de leur classe politique traditionnelle, corrompue et autoritaire, qui n'a jamais réellement œuvré pour le développement du pays, ni pour le bien-être de sa population.