Une situation qui ne cesse de se dégrader - encore 25 morts en deux jours - et un régime toujours plus isolé sur la scène internationale, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, ayant perdu l’appui de Washington. Pourtant, rien n’indique encore que ce dernier serait sur le départ. Hier, on signalait à nouveau des affrontements à Taez, grande ville au sud de Sanaa, où des tireurs ont ouvert le feu sur des manifestants, blessant, selon Reuters, des dizaines d’entre eux. Dans la capitale, des heurts entre partisans et adversaires du Président ont fait au moins cinq morts, dont deux militaires ralliés aux contestataires.
Dans ce qui peut apparaître comme une fuite en avant, le chef de l’Etat a demandé à l’opposition de se joindre à des pourparlers pour mettre fin à la crise. Refusant, et même ignorant un plan de transition proposé samedi par ses adversaires, l’autocrate, au pouvoir depuis trente-deux ans, a en revanche accepté l’offre de médiation des monarchies arabes du golfe Persique. Celles-ci, en particulier l’Arabie Saoudite, ont invité le régime et ses adversaires du Forum commun (qui regroupe les principales formations de l’opposition) à se rejoindre pour des discussions. L’initiative n’a cependant pas convaincu les milliers de manifestants qui, depuis deux mois, exigent le départ du Président. Le Front commun n’avait par ailleurs pas fait savoir hier soir s’il acceptait ou non de participer à cette rencontre.
La situation apparaissant de plus en plus bloquée, la craint