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Libération

Fortes inquiétudes pour les civils

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En plus des exactions, les habitants feraient face à une épidémie de choléra et à une crise alimentaire.
publié le 7 avril 2011 à 0h00

La situation humanitaire à Abidjan est «extrêmement préoccupante», selon l'ONU. Cette métropole de 4 millions d'habitants, désertée par 1 million d'entre eux avant l'arrivée des Forces républicaines de Côte-d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara), vit dans la crainte des combats. Pour ceux qui sont restés, il faut faire face aux nuits blanches, aux coupures d'eau et d'électricité, ainsi qu'à un accès de plus en plus difficile aux soins. Les humanitaires ne peuvent plus faire leur travail sans essuyer des tirs. Selon Action contre la faim, une épidémie de choléra détectée en janvier dans le quartier Adjamé serait hors de contrôle.

Médecins sans frontières (MSF), de son côté, regrette de voir l'une de ses équipes bloquée depuis jeudi dernier dans l'un des rares hôpitaux de la ville encore fonctionnel, à Abobo sud. Ambulances et médecins ne peuvent plus assurer le transfert des blessés vers l'hôpital. «L'équipe soigne cependant de 30 à 40 blessés par jour, [qui] se trouvent à proximité, qui arrivent par eux-mêmes ou sont amenés en charrette par des habitants», témoigne Salha Issoufou, chef de mission de MSF. Les combats ont aussi aggravé le problème d'accès aux médicaments, déjà critique au cours des dernières semaines, en raison de l'asphyxie économique du régime Gbagbo. MSF va bientôt manquer d'anesthésiant, de compresses stériles et de gants pour opérer.

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