Le front s’étant stabilisé vers Brega, c’est maintenant la bataille de la communication qui s’intensifie. A l’hôtel Uzu de Benghazi, où s’est installée une partie de la presse internationale derrière un check-point plutôt symbolique, un point presse est organisé chaque soir depuis dix jours : il s’agit de montrer que l’instance représentante légitime du peuple libyen a la situation sous contrôle, que la rébellion n’est pas infiltrée par Al-Qaeda, plus quelques points annexes. Mercredi soir, Abdel-Hafiz Ghoga, vice-président du Conseil national de transition (CNT), est venu dire à quel point il était urgent que la Turquie clarifie sa position sur la révolution.
Ministère. A quelques kilomètres de là, au centre culturel de Benghazi, Mohammed Fannoush et son assistant, Youssef Sharif, essaient de mettre sur pied un ministère de la Culture et de la Communication. Tous deux ont fait leurs études aux Etats-Unis : Fannoush, 70 ans, au Texas, et Sharif, 61 ans, en Oklahoma. Leur premier objectif est de mettre un peu d'ordre dans la vibrionnante énergie des lycéens et étudiants qui ont convergé vers le centre culturel pour participer à la révolution des médias.
Deux magazines viennent d'être lancés, réalisés sur place par des équipes où le plus âgé n'a pas 25 ans. Lundi a été imprimé le premier numéro du Berenice Post, un hebdo bilingue anglo-arabe de huit pages qui affiche en une cette devise : «Towards a better tomorrow» («vers un meilleur avenir»).